C'est une "bombe" qui est passée inaperçue dans le projet de loi "Sapin 2", actuellement en négociation au Parlement.

   Le gouvernement pourrait, autoritairement, suspendre le remboursement de votre assurance-vie, en cas de forte remontée des taux d'intérêts. 
On rappelle que 14 millions de Français ont une assurance-vie.

   L’assurance-vie est le placement, préféré des Français parce que considéré comme sûr et sans risque mais ce n’est plus tout à fait vrai avec ce projet de loi.

Que se passe-t-il ?

   Aujourd'hui, avec la baisse des taux, l'assurance vie rapporte très peu soit environ 2% et elle se saigne pour verser ces 2%. Vue l'inertie de ce placement, ce sera le cas pendant longtemps puisque l'assurance vie est durablement plombée. 

   Or, imaginons que demain les taux remontent brutalement à 4 ou 5 %, vous allez immédiatement vouloir profiter de ces taux très attractifs à 5% par an et donc revendre votre assurance-vie qui, elle, ne rapporte que 2% par an.

   Sauf que tout le monde va vouloir faire la même chose et que les sommes sont considérables. 
L'assurance vie, c'est 1.300 milliards d'euros soit le PIB de l'Espagne. De quoi provoquer une panique financière et des faillites de compagnie d'assurance, si elles doivent toutes rembourser en même temps 1.300 milliards d'euros. 
   Cette menace, en tous les cas, est prise suffisement au sérieux pour que le gouvernement inscrive dans cette loi "Sapin 2", un article qui l'autorise à suspendre le remboursement de l'assurance vie en cas de forte remontée des taux.

Mais l’arme est à double tranchant : 
- D'un côté, on peut se dire que c'est bien car le gouvernement pense à tout. Il est là pour éviter la faillite de nos compagnies d'assurance. 
- D'un autre côté, avec cet amendement, le gouvernement reconnait que l'assurance-vie n'est pas un placement aussi sûr que l'on croit et qu'il est possible, que votre argent soit bloquée. Ce qui pourrait susciter une vague de défiance à l'égard de ce produit.

   Mais l'État a le droit, comme ça, de confisquer notre patrimoine ?

Justement, cet article pourrait être censuré par le Conseil Constitutionnel, car portant atteinte au droit de propriété.

"Les Experts Europe 1". du 16/09/2016